XLVII
Tiahoui, dans son effusion, avait embrasséRarahu avec le nez, – suivant une vieille habitude oubliéede la race maorie, – habitude qui lui était revenue de sonenfance et de son île barbare ; elle avait embrassé son amieen posant son petit nez sur la joue ronde de Rarahu, et en aspiranttrès fort.
C’est ainsi, en reniflant, que s’embrassaientjadis les Maoris, – et le baiser des lèvres leur est venud’Europe…
Et Rarahu, malgré ses larmes, eut encore en meregardant un sourire d’intelligence comique, qui voulait dire à peuprès ceci :
– Vois-tu cette petitesauvage !… que j’avais bien raison, Loti, de l’appelerainsi !… mais je l’aime bien tout de même !…
Et de toutes leurs forces les deux petitess’embrassaient, et, l’instant d’après, tout était oublié.