IX
Les oiseaux commandés par la petite princessem’avaient donné la plus grande peine en route, la plus grande peineque des oiseaux puissent donner. – Une vingtainesurvivaient, sur trente qu’ils avaient été d’abord, encore setrouvaient-ils très fatigués de leur traversée, – unevingtaine de petits êtres dépeignés, gluants, piteux, qui avaientété autrefois des pinsons, des linottes et des chardonnerets.– Cependant ils furent agréés par l’enfant malade, dontles grands yeux noirs s’éclairèrent à leur vue d’une joie trèsvive.
– Mea maitai ! (C’est bien,dit-elle, c’est bien, Loti !)
Les oiseaux avaient conservé un de leurs plusgrands charmes ; – déplumés, souffreteux, ilschantaient tout de même, –et la petite reine les écoutaitavec ravissement.