XLIV
…On n’entend aucun chant d’oiseaux dans lesbois tahitiens ; les oreilles des Maoris ignorent cettemusique naïve qui, dans d’autres climats, remplit les bois de gaîtéet de vie.
Sous cette ombre épaisse, dans les lianes etles grandes fougères, rien ne vole, rien ne bouge, c’est toujoursle même silence étrange qui semble régner aussi dans l’imaginationmélancolique des naturels.
On voit seulement planer dans les gorges, àd’effrayantes hauteurs, le phaéton, un petit oiseau blanc qui porteà la queue une longue plume blanche ou rose.
Les chefs attachaient autrefois à leurcoiffure une touffe de ces plumes ; aussi leur fallait-ilbeaucoup de temps et de persévérance pour composer cet ornementaristocratique…