II
A San-Francisco de Californie, notre seconderelâche, où nous arrivâmes après un mois de traversée, je trouvaicette première lettre de Rarahu qui m’attendait. (Elle avait étéremise au consulat d’Angleterre par un bâtiment américain chargé denacre, qui avait quitté Tahiti quelques jours après notredépart.)
A Loti, homme porte-aiguillettes de l’amiralanglais du navire à vapeur Rendeer.
O mon cher petit ami !
O ma fleur parfumée du soir ! mon mal estgrand dans mon cœur de ne plus te voir…
O mon étoile du matin ! mes yeux sefondent dans les pleurs de ce que tu ne reviens plus !…
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Je te salue par le vrai Dieu, dans la foichrétienne.
Ta petite amie,
RARAHU.
Je répondis à Rarahu par une longue lettre,écrite dans un tahitien correct et classique, – qu’unbâtiment baleinier fut chargé de lui faire parvenir, parl’intermédiaire de la reine Pomaré.
Je lui donnais l’assurance de mon retour pourles derniers mois de l’année, et la priais d’en informer Taïmaha,en lui rappelant les serments.