XLI
… C’était l’heure de la tombée du jour ;j’étais seul au bord de la mer, sur une plage du district d’Apiré.– Dans ce lieu isolé, j’attendais Taïmaha, – etj’éprouvais un sentiment singulier à l’idée que cette femme allaitvenir…
Une femme parut bientôt, qui m’aperçut sousles cocotiers et s’avança vers moi… C’était déjà la nuit ;quand elle fut tout près, je distinguai une horrible figure qui meregardait en riant, d’un rire de sauvagesse :
– Tu es Taïmaha ? luidis-je…
– Taïmaha ?… Non. – Jem’appelle Tevaruefaipotuaiahutu, du district de Papetoaï ; jeviens de pêcher des porcelaines sur le récif, et du corail rose.– Veux-tu m’en acheter ?…
J’attendis encore là jusqu’à minuit.– Je sus le lendemain qu’au petit jour la vraie Taïmahaétait repartie pour son île ; ma commission n’avait pas étéfaite ; elle s’en était allée sans se douter que pendantplusieurs heures elle avait été attendue sur la plage par le frèrede Rouéri…