Le Mariage de Loti

XXVIII

Ce fut une longue cérémonie que laconsécration du temple d’Afareahitu. Les missionnaires firent entahitien de grands discours, et les himéné chantèrent dejoyeux cantiques à l’Éternel.

Le temple était bâti en corail ; le toit,en feuilles de pandanus, était soutenu par des pièces de bois desîles, que reliaient entre elles des amarrages de différentescouleurs, réguliers et compliqués ; c’était le vieux style desconstructions maories.

Je vois encore ce tableau original : lesportes du fond grandes ouvertes sur la campagne, sur un décoradmirable de montagnes et de hauts palmiers ; auprès de lachaire du missionnaire, la reine en robe noire, triste etrecueillie, priant

pour sa petite fille, avec sa vieille amie lacheffesse de Papara. Les femmes de sa suite, groupées autourd’elles en robes blanches. Le temple tout rempli de têtes couvertesde fleurs, – et Rarahu, que j’avais laissée partir duRendeer comme une inconnue, mêlée à cette foule…

Un grand silence se fit quandl’himéné d’Apiré, qui avait été réservé pour la fin,entonna ses cantiques – et je distinguai derrière moi lavoix fraîche de ma petite amie, qui dominait le chœur. –Sous l’influence d’une exaltation religieuse ou passionnée, elleexécutait avec frénésie ses variations les plus fantastiques ;sa voix vibrait comme un son de cristal dans le silence de cetemple où elle captivait l’attention de tous.

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