13 – LA RIVIÈRE DE LA FORÊT
Je me suis baignée seule dans la rivière de laforêt. Sans doute je faisais peur aux naïades car je les devinais àpeine et de très loin, sous l’eau obscure.
Je les ai appelées. Pour leur ressembler toutà fait, j’ai tressé derrière ma nuque des iris noirs comme mescheveux, avec des grappes de giroflées jaunes.
D’une longue herbe flottante, je me suis faitune ceinture verte, et pour la voir je pressais mes seins enpenchant un peu la tête.
Et j’appelais : « Naïades !naïades ! jouez avec moi, soyez bonnes. » Mais lesnaïades sont transparentes, et peut-être, sans le savoir, j’aicaressé leurs bras légers.
