Aziyadé

5. AZRAËL

I

20 mai 1877.

… C’est bien le ciel pur et la mer bleue duLevant. Là-bas, quelque chose se dessine ; l’horizon se frangede mosquées et de minarets ; – mon cœur bat, c’estStamboul !

Je mets pied à terre. – C’est une émotion viveque de me retrouver dans ce pays…

Achmet n’est plus là, à son poste, caracolantà Top-Hané sur son cheval blanc. Galata même est mort ; onvoit que quelque chose de terrible comme une guerre d’exterminationse passe au-dehors.

… J’ai repris mes habits turcs. Je cours àAzarkapou. Je monte dans le premier caïque qui passe. Le caïqdji mereconnaît.

– Et Achmet ?… dis-je.

– Parti, parti pour la guerre !

J’arrive chez Eriknaz, sa sœur.

– Oui, parti, dit-elle. Il était à Batoum, et,depuis la bataille, nous sommes sans nouvelles.

Les sourcils noirs d’Eriknaz s’étaientcontractés avec douleur ; elle pleurait amèrement ce frère queles hommes lui avaient ravi, et la petite Alemshah pleurait enregardant sa mère.

Je me rendis à la case de Kadidja ; maisla vieille avait déménagé, et personne ne put m’indiquer sademeure.

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