Aziyadé

XXV

Stamboul, 1er janvier 1877.

L’année 77 débute par une journée radieuse, untemps printanier.

Ayant expédié dans la journée certainesvisites, qu’un reste de condescendance pour les coutumes d’Occidentm’obligeait à faire dans la colonie de Péra, je rentre le soir àcheval à Eyoub, par le Champ-des-Morts et Kassim-Pacha.

Je croise le coupé du terrible Ignatief, quirevient ventre à terre de la Conférence, sous nombreuse escorte deCroates à ses gages ; un instant après, lord Salisbury etl’ambassadeur d’Angleterre rentrent aussi, fort agités l’un etl’autre : on s’est disputé à la séance, et tout est au plusmal.

Les pauvres Turcs refusent avec l’énergie dudésespoir les conditions qu’on leur impose ; pour leur peine,on veut les mettre hors la loi.

Tous les ambassadeurs partiraient ensemble, encriant : « Sauve qui peut ! » à la colonied’Europe. On verrait alors de terribles choses, une grandeconfusion et beaucoup de sang.

Puisse cette catastrophe passer loin denous !…

Il faudrait – demain peut-être – quitter Eyoubpour n’y plus revenir…

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