Aziyadé

XXIII

Salonique, 29 juillet.

Je reçois ce matin à dix heures cet ordreinattendu : quitter brusquement ma corvette etSalonique : prendre passage demain sur le paquebot deConstantinople, et rejoindre le stationnaire anglais le Deerhound,qui se promène par là-bas, dans les eaux du Bosphore ou duDanube.

Une bande de matelots vient d’envahir machambre ; ils arrachent les tentures et confectionnent lesmalles.

J’habitais, tout au fond du Prince-of-Wales,un réduit blindé confinant avec la soute aux poudres. J’avaismeublé d’une manière originale ce caveau, où ne pénétrait pas lalumière du soleil : sur les murailles de fer, une épaisse soierouge à fleurs bizarres ; des faïences, des vieilleriesredorées, des armes, brillant sur ce fond sombre.

J’avais passé des heures tristes, dansl’obscurité de cette chambre, ces heures inévitables du tête-à-têteavec soi-même, qui sont vouées aux remords, aux regrets déchirantsdu passé.

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