Aziyadé

XXIV

J’avais quelques bons camarades sur lePrince-of-Wales ; j’étais un peu l’enfant gâté du bord, maisje ne tiens plus à personne, et il m’est indifférent de lesquitter.

Une période encore de mon existence qui vafinir, et Salonique est un coin de la terre que je ne reverraiplus.

J’ai passé pourtant des heures enivrantes surl’eau tranquille de cette grande baie, des nuits que beaucoupd’hommes achèteraient bien cher et j’aimais presque cette jeunefemme, si singulièrement délicieuse !

J’oublierai bientôt ces nuits tièdes, où lapremière lueur de l’aube nous trouvait étendus dans une barque,enivrés d’amour, et tout trempés de la rosée du matin.

Je regrette Samuel aussi, le pauvre Samuel,qui jouait si gratuitement sa vie pour moi, et qui va pleurer mondépart comme un enfant. C’est ainsi que je me laisse aller encoreet prendre à toutes les affections ardentes, à tout ce qui yressemble, quel qu’en soit le mobile intéressé ou ténébreux ;j’accepte, en fermant les yeux, tout ce qui peut pour une heurecombler le vide effrayant de la vie, tout ce qui est une apparenced’amitié ou d’amour.

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