Aziyadé

XLIV

Quelques jours plus tard, un gros nuaged’orage s’abattait sur ma case paisible, un nuage bien terriblepassait entre moi et celle que je n’avais cependant pas cessé dechérir. Aziyadé se révoltait contre un projet cynique que je luiexposais ; elle me résistait avec une force de volonté quivoulait maîtriser la mienne, sans qu’une larme vînt dans ses yeux,ni un tremblement dans sa voix.

Je lui avais déclaré que le lendemain je nevoulais plus d’elle ; qu’une autre allait pour quelques joursprendre sa place ; qu’elle-même reviendrait ensuite, etm’aimerait encore après cette humiliation sans en garder même lesouvenir.

Elle connaissait cette Séniha, célèbre dansles harems par ses scandales et son impunité ; elle haïssaitcette créature que Béhidjé-hanum chargeait d’anathèmes ;l’idée d’être chassée pour cette femme la comblait d’amertume et dehonte.

– C’est absolument décidé, Loti, disait-elle,quand cette Séniha sera venue, ce sera fini et je ne t’aimerai mêmeplus. Mon âme est à toi et je t’appartiens ; tu es libre defaire ta volonté. Mais, Loti, ce sera fini ; j’en mourrai dechagrin peut-être, mais je ne te reverrai jamais.

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