IX
Samuel s’enhardit jusqu’à me dire les troismots qu’il savait d’anglais :
– Do you want to go onboard ? (Avez-vous besoin d’aller à bord ?)
Et il continua en sabir :
– Te portarem col la mia barca. (Je t’yporterai avec ma barque.)
Samuel entendait le sabir ; je songeaitout de suite au parti qu’on pouvait tirer d’un garçon intelligentet déterminé, parlant une langue connue, pour cette entrepriseinsensée qui flottait déjà devant moi à l’état de vagueébauche.
L’or était un moyen de m’attacher ceva-nu-pieds, mais j’en avais peu. Samuel, d’ailleurs, devait êtrehonnête, et un garçon qui l’est ne consent point pour de l’or àservir d’intermédiaire entre un jeune homme et une jeune femme.