Aziyadé

VII

Un attroupement fut aussitôt formé autour demoi ; c’était une bande de ces hommes qui vivent à la belleétoile sur les quais de Salonique, bateliers ou portefaix, quidésiraient savoir pourquoi j’étais resté à terre et attendaient là,dans l’espoir que peut-être j’aurais besoin de leurs services.

Dans ce groupe de Macédoniens, je remarquai unhomme qui avait une drôle de barbe, séparée en petites bouclescomme les plus antiques statues de ce pays ; il était assisdevant moi par terre et m’examinait avec beaucoup decuriosité ; mon costume et surtout mes bottines paraissaientl’intéresser vivement. Il s’étirait avec des airs câlins, des minesde gros chat angora, et bâillait en montrant deux rangées de dentstoutes petites, aussi brillantes que des perles.

Il avait d’ailleurs une très belle tête, unegrande douceur dans les yeux qui resplendissaient d’honnêteté etd’intelligence. Il était tout dépenaillé, pieds nus, jambes nues,la chemise en lambeaux, mais propre comme une chatte.

Ce personnage était Samuel.

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