Aziyadé

XXVIII

A LOTI, DE SA SOEUR

Brightbury, avril 1877.

Cher frère aimé, je veux, moi aussi, tesouhaiter la bienvenue dans notre pays. Fasse Celui auquel je meconfie que tu t’y trouves bien et que notre tendresse adoucisse tespeines ! Il me semble que nous ne négligerons rien pour cela,nous sommes pleins de la joie de ton retour.

Je fais souvent la réflexion qu’alors qu’onest si aimé, si chéri, et qu’on est l’affection et la penséedominante de tant de cœurs, il n’y a point de quoi se croire unevie maudite et déshéritée dans ce monde. Je t’ai écrit àConstantinople une longue lettre que tu ne recevras sans doutejamais. Je te disais combien je prenais part à tes peines, à tesdouleurs même. Va, j’ai plus d’une fois versé des larmes ensongeant à l’histoire d’Aziyadé.

Je pense, cher petit frère, que ce n’est pastout à fait ta faute, si tu laisses ainsi partout un morceau de tapauvre existence. On se l’est bien disputée, cette existence, bienqu’elle ne soit pas longue encore… mais tu sais que je crois qu’ily aura bientôt quelqu’un qui la prendra tout à fait, et que tu t’entrouveras le mieux du monde.

Le rossignol et le coucou, la fauvette et leshirondelles saluent ton arrivée ; tu ne pouvais pas mieuxtomber que dans cette saison. Qui sait si nous allons pouvoir tegarder un peu, pour te bien gâter.

Adieu ; tous nos baisers, et àbientôt !

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