Aziyadé

XV

… Des renseignements sur Samuel et sanationalité : il est Turc d’occasion, israélite de foi, etEspagnol par ses pères.

À Salonique, il était un peu va-nu-pieds,batelier et portefaix. Ici, comme là-bas, il exerce son métier surles quais ; comme il a meilleure mine que les autres, il abeaucoup de pratiques et fait de bonnes journées ; le soir, ilsoupe d’un raisin et d’un morceau de pain, et rentre à la case,heureux de vivre.

La roulette ne donne plus, et nous voilà fortpauvres tous deux, mais si insouciants que cela compense ;assez jeunes d’ailleurs pour avoir pour rien des satisfactions qued’autres payent fort cher.

Samuel met deux culottes percées l’une surl’autre pour aller au travail ; il se figure que les trous necoïncident pas et qu’il est fort convenable ainsi.

Chaque soir, on nous trouve, comme deux bonsOrientaux, fumant notre narguilhé sous les platanes d’un café turc,ou bien nous allons au théâtre des ombres chinoises, voirKaragueuz, le Guignol turc qui nous captive. Nous vivons en dehorsde toutes les agitations, et la politique n’existe pas pournous.

Il y a panique cependant parmi les chrétiensde Constantinople, et Stamboul est un objet d’effroi pour les gensde Péra, qui ne passent plus les ponts qu’en tremblant.

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