XXII
La nuit d’après (du 28 au 29), je rêvai que jequittais brusquement Salonique et Aziyadé. Nous voulions courir,Samuel et moi, dans le sentier du village turc où elle demeure,pour au moins lui dire adieu ; l’inertie des rêves arrêtaitnotre course ; l’heure passait et la corvette larguait sesvoiles.
– Je t’enverrai de ses cheveux, disait Samuel,toute une longue natte de ses cheveux bruns.
Et nous cherchions toujours à courir.
Alors, on vint m’éveiller pour le quart ;il était minuit. Le timonier alluma une bougie dans machambre : je vis briller les dorures et les fleurs de soie dela tapisserie, et m’éveillai tout à fait.
Il plut par torrents cette nuit-là, et je fustrempé.