Aziyadé

IV

Autrefois à Salonique, quand il fallaitrisquer la vie de Samuel et la mienne pour passer auprès d’elleseulement une heure, j’avais fait ce rêve insensé : habiteravec elle, quelque part en Orient, dans un recoin ignoré, où lepauvre Samuel aussi viendrait avec nous. J’ai réalisé à peu près cerêve, contraire à toutes les idées musulmanes, impossible à touségards.

Constantinople était le seul endroit oùpareille chose pût être tentée ; c’est le vrai désert d’hommesdont Paris était autrefois le type, un assemblage de plusieursgrandes villes où chacun vit à sa guise et sans contrôle, – où l’onpeut mener de front plusieurs personnalités différentes, – Loti,Arif et Marketo.

… Laissons souffler le vent d’hiver ;laissons les rafales de décembre ébranler les ferrures de notreporte et les grilles de nos fenêtres. Protégés par de lourdsverrous de fer, par tout un arsenal d’armes chargées, – parl’inviolabilité du domicile turc, – assis devant le brasero decuivre… petite Aziyadé, qu’on est bien chez nous !

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