Aziyadé

XXXIV

Eyoub, 20 janvier.

Hier finit en queue de rat la grande facétieinternationale des conférenciers. La chose ayant raté, lesExcellences s’en vont, les ambassadeurs aussi plient bagage, etvoilà les Turcs hors la loi.

Bon voyage à tout ce monde ! heureusementnous, nous restons. À Eyoub, on est fort calme et assez résolu.Dans les cafés turcs, le soir, même dans les plus modestes, seréunissent indifféremment les riches et les pauvres, les pachas etles hommes du peuple… (Ô Égalité ! inconnue à notre nationdémocratique, à nos républiques occidentales !) Un érudit estlà qui déchiffre aux assistants les grimoires des feuilles dujour ; chacun écoute, avec silence et conviction. Rien de cesdiscussions bruyantes, à l’ale et à l’absinthe, qui sont d’usagedans nos estaminets de barrières ; on fait à Eyoub de lapolitique avec sincérité et recueillement.

On ne doit pas désespérer d’un peuple qui aconservé tant de croyances et de sérieuse honnêteté.

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