Les Contemplations

XVI. – Vers 1820

 

Denise, ton mari, notre vieux pédagogue,

Se promène ; il s’en va troubler lafraîche églogue

Du bel adolescent Avril dans laforêt ;

Tout tremble et tout devient pédant, dès qu’ilparaît :

L’âne bougonne un thème au bœuf soncamarade ;

Le vent fait sa tartine, et l’arbre satirade ;

L’églantier verdissant, doux garçon quigrandit,

Déclame le récit de Théramène, etdit :

Son front large est armé de cornesmenaçantes.

Denise, cependant, tu rêves et tu chantes,

À l’âge où l’innocence ouvre sa vaguefleur ;

Et, d’un œil ignorant, sans joie et sansdouleur,

Sans crainte et sans désir, tu vois, à l’heureoù rentre

L’étudiant en classe et le docteur dansl’antre,

Venir à toi, montant ensemble l’escalier,

L’ennui, maître d’école, et l’amour,écolier.

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