XV. – Épitaphe
Il vivait, il jouait, riante créature.
Que te sert d’avoir pris cet enfant, ônature ?
N’as-tu pas les oiseaux peints de millecouleurs,
Les astres, les grands bois, le ciel bleu,l’onde amère ?
Que te sert d’avoir pris cet enfant à samère,
Et de l’avoir caché sous des touffes defleurs ?
Pour cet enfant de plus tu n’es pas pluspeuplée,
Tu n’es pas plus joyeuse, ô natureétoilée !
Et le cœur de la mère en proie à tant desoins,
Ce cœur où toute joie engendre unetorture,
Cet abîme aussi grand que toi-même, ônature,
Est vide et désolé pour cet enfant demoins !
Mai1843.